SOCIETE : La commune de la Ruashi entre badbuzz et aubaine

« Mu Ruashi Bari tshamusha salade »  traduit littéralement par  » à la Ruashi, on a réchauffé la salade » ou encore « Mu Ruashi, Bari kuria Bukari na pizza », « À la Ruashi, quelqu’un a mangé le fufu accompagné de la pizza, un mélange inhabituel et quasi inimaginable », Les railleries autour des habitudes culinaires, sociétales étranges supposées des habitants de la commune Ruashi déferlent et défraient la chronique. Elles sont devenues carrément virales sur les réseaux sociaux, notamment sur Tiktok où des voix s’élèvent pour appeler à mettre à fin ce Ruashi bashing.  Et si cette rivalité qui peut paraître ridicule et étonnante, entre les habitants de la Ruashi et les autres lushois, accouchait sur  des effets positifs pour la ville ? 

Ils n’en démordent pas et se rendent maintenant coup pour coup sur les réseaux sociaux. D’un côté, les habitants de la commune Ruashi, commune du nord-est de la ville de Lubumbashi et qui abrite le célèbre mining du même nom, qui clament leur amour pour leur belle commune. Non seulement, qu’ils rejettent vigoureusement toutes les allégations montées de toute pièce sur leurs habitudes culinaires et sociétales, ils font également feu de tout bois pour riposter à ce qu’ils qualifient d’attaque injustifiée contre leur commune.

 » Bien-sûr que tout ça n’est que imagination, la Ruashi ce n’est pas un village, un coin perdu du Congo profond, non. Nous ne sommes pas des villageois qui découvrent le dentifrice aujourd’hui pour le mettre dans un pain et le manger  » déclare une habitante de la Ruashi.  Ainsi a fleurit un peu partout sur la toile des hashtags tels que #JeSuisRuashi, #RuashiIsBae, #JaimeRuashi, #RuashiMaCommune.

De l’autre côté, les autres habitants des autres communes de Lubumbashi qui ne cessent de rivaliser d’imagination pour sortir chaque jour maintenant, une raillerie sur la Ruashi. « Nous savons tous que c’est du second degré, des taquineries pour rire. Ceux qui prennent cela au sérieux doivent décompresser un peu. On se taquine, il y a rien de bien méchant dans tout ça« , calme le jeu un lushois du quartier Golf-Kabulamenshi.

Certaines personnes craignent que toute cette campagne de moqueries généralisées contre les habitants de la Ruashi n’aboutisse à la stigmatisation et à la création des clichés.  » Au début c’était utilisé dans le but de faire rire les gens et de rire avec les habitants de la Ruashi, mais maintenant ça commence à les énerver parce qu’il y en a qui utilisent ces blagues pour se moquer.

Aujourd’hui à Lubumbashi, certains jeunes notamment les adolescents ont même honte de dire qu’ils habitent la commune de la Ruashi parce que vous avez créé ces clichés-là. On devrait arrêter de stéréotyper les gens en fonction de leurs lieux d’habitation  » a déclaré véhémentement Rebecca Faïla, journaliste à Malaïka TV, sur son tiktok.

Mais d’autres personnes pensent que cette campagne aussi étonnante soit-elle, peut faire du bien à la ville. « Souvent quand on voit la commune de la Ruashi à la télé, c’est pour des faits divers qui ne la met pas en valeurs du tout, meurtres, cambriolages, etc. Aujourd’hui, la commune est à l’honneur et dans un tout autre registre. On voit sur internet, des photos de la Ruashi sur un tout autre angle, son château d’eau, son beau bureau de commune, son marché d’art de Kalukuluku, etc. Des images positives et qui peuvent et doivent pousser les gens à visiter cette belle commune. Et pour une fois, on voit des gens réunis pour défendre leur commune sans parler de tribu, de région et j’en passe. Ce qui est rare de nos jours. Cependant, toute dérive est à éviter. Que ces chamailleries ne se transforment pas en harcèlement par exemple «  confie un autre lushois.

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Yannick Ethan Kaumbo | Empreinte Magazine.