Le 24 janvier, cela à fait 3 ans que le fils de l’opposant historique Étienne Tshisekedi est devenu président de la République. Âgé de 58 ans, il lui reste encore deux années de son quinquennat à la tête de ce pays d’au moins quatre-vingt millions d’habitants, marqué par des récurrentes crises sécuritaires, économiques, alimentaires, mais aussi sanitaires notamment à cause du covid-19. Bilan de la présidence Tshisekedi.
Avec son programme résumé par le slogan de campagne « le peuple d’abord » et sa promesse de lutter farouchement contre la corruption qui gangrène le pays ; Félix Tshisekedi avait suscité des espoirs immenses en accédant au pouvoir en janvier 2019. Trois ans plus tard, cependant, la situation sociale et sécuritaire restes très difficiles pour la majorité des Congolais qui s’interrogent : Est-il l’homme de la situation.
Déclaré candidat aux élection constitutionnellement prévu pour Décembre 2023 le Président Félix Antoine Tshisekedi dont le bilan est perçu différemment selon que l’on se situe dans l’un ou l’autre camp plonge la population de la République Démocratique du Congo dans des réflexion très profondes.
Plusieurs réalisations sont à enregistrer dans les trois années passées depuis la prestation de la passation pacifique du pouvoir du 24 Janvier 2019. Ces réalisations paraissent inexistantes quand on observe de près la situation à tel point qu’on a l’impression que le Fatshi béton a trouvé le pays dans un gouffre qu’il est entrain de rembourrer avant d’entamer la construction.
Prenons le cas de l’IGF.
Sans doute, la grande réalisation du quinquennat de Félix Tshisekedi. L’Inspection générale des finances (IGF), dirigée par Jules Alingete Key et rattachée à la présidence congolaise effectue des patrouilles financières tous azimuts. C’est notamment grâce à elle que les dé- tournements dans le programme dit « 100 jours » sont mis à nu.
Parmi d’autres réalisations à mettre à son actif, on peut citer : le déboulonnage du système Kabila et l’avènement de l’union sacrée, la libération de détenus politiques dont le plus célèbres d’entre eux, Eddy Kapend, le retour de certains politiciens contraints à l’exil par l’ancien régime, la construction de routes, Mais alors, Le congolais n’y voit que du feu, il a besoin de manger à sa fin et dormir sans inquiétudes, ce qui le pousse à ne voir que le côté sombre de la chose. S’il faut aider le président à réussir son mandat, il faut lui dire en face ce qui ne marche, il faut la vérité pour que les choses finissent par changer.
Volonté de changer ou aveu d’impuissance ?
« Je suis conscient que la situation sociale de nos compatriotes n’est pas reluisante… Beaucoup de ménages n’ont pas accès aux services sociaux de base tels que l’eau, l’électricité, les soins de santé, les transports », a dit le président lors de son dernier discours sur l’état de la nation. Un discours de plus disent ses détracteurs et qui ne se traduit pas sur le terrain par des faits palpables.
« On n’a pas d’eau, on n’a pas d’électricité, et ce n’est pas un discours qui va changer les choses. On veut du concret. Ça fait trois ans que le président tourne autour du pot sans réellement prendre en compte le social chaotique du peuple. Ils nous ont chanté le peuple d’abord, mais on remarque que c’est les dirigeants d’abord. Le RAM en est une illustration parfaite. Le peuple a été tout simplement abandonné” déclare un lushois à qui nous avons tendu le micro.
La gratuité de l’enseignement
Et pourtant l’une des mesures phares de la présidence Tshisekedi, la gratuité de l’enseignement au niveau du primaire, est devenu un gros casse tête. L’effervescence même du gouvernement sur sa volonté de maintenir l’école primaire gratuite est tombé d’un cran après un mois de grève et des négociations avec les bancs syndicaux qui ont accouché d’une souris. En effet, plusieurs parents ayant des enfants au niveau primaire paient des frais scolaires pour leurs enfants. Mais on ne les appelle pas officiellement frais scolaires. Dans certaines écoles conventionnées catholiques, l’argent perçu est appelé Frais d’Appui aux Enseignants (FAE) et fixé à 300 dollars par élève.
L’impunité continue
Malgré la ferme volonté affichée, les mêmes pratiques héritées de la gestion de Kabila se poursuivent encore sous la présidence Tshisekedi. Tenez ! L’arrestation puis la condamnation en appel à 13 ans de prison de Vital Kamerhe avait suscité un grand espoir dans la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Seulement voilà. Vital Kamerhe a bénéficié d’une libération conditionnelle. Et la plupart de gens condamné à la prison dans l’affaire dite de 100 jours sont libres car ayant bénéficié des grâces présidentielles. Et la population de noter la contradiction du chef qui veut lutter contre la corruption notamment via L’IGF dont il a loué les mérites, et en même temps gracie les délinquants que la justice condamne.
Sur le plan sécuritaire
Le président Félix Tshisekedi a décrété l’Etat de siège pour mettre fin aux cycles de violences et aux guerres dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Mais sur le terrain, là aussi, rien ne semble marcher à tel point que le gouvernement a fait recours aux militaires ougandais pour mettre en déroute les ADF qui endeuillent la région. Il faut rappeler que la sécurité et la pacification des territoires dans l’Est du pays étaient l’une des promesses de campagne du président Félix Tshisekedi.
“ Le président fait tout pour ramener la paix et la sécurité au pays. Nous devons lui faire confiance. Il a gagné la bataille contre le FCC avec lequel il était en coalition et qui l’empêchait de bien gouverner. Il gagnera aussi la bataille de de la sécurité à L’Est “ assène Patrick, un militant de l’UDPS qui se dit confiant en l’action du chef de l’État. Parmi les réalisations toute fois à mettre à son actif : déboulonnage du système Kabila, des constructions de routes.
Après trois ans de gouvernance, le fils d’Étienne Tshisekedi n’a pas réussi à transformer l’essai dans plusieurs secteurs de la vie nationale. En dépit de quelques éclaircies çà et là, le tableau reste relativement sombre et le peuple qui commence à s’interroger sur sa capacité à résoudre les crises l’attend au tournant. Ainsi donc l’avenir politique du président de la République se jouera sans doute et pour les deux ans à venir dans cette guerre de l’Est où il s’est engagé. Mais aussi sur sa capacité à relever le social de la population.

Sarah
Ce bilan est, sans subjectivité, digne d’un tableau pré-apocalyptique.
On attend plus que voir le prochain comprennent de la « CENI ».
Vivement 2023.